Piero Uroda : l’objection de conscience est légitime

Piero Uroda, président de l’Union Catholique des pharmaciens Italiens a été interviewé  par le journal de la Conférence épiscopale italienne Avvenire. Il évoque la vent d’Ellaone, la pilule du surlendemain.

Dans cet entretien, Piero Uroda déclare que «le droit à l’objection de conscience pour les pharmaciens a déjà été reconnu par la loi et cela malgré les tentatives de le passer sous silence, qu’elles viennent de la Fédération des pharmaciens ou du Conseil de l’Ordre. Le fait qu’il n’y ait pas de règles pour réglementer ce produit ne peut pas empêcher l’utilisation de ce droit. Je suis toujours curieux de voir un pourcentage si élevé de ceux qui doutent du choix de l’Agence italienne du médicament de supprimer l’ordonnance pour la pilule»

Pour Piero Uroda, «nous continuons à confondre contraception et avortement. Le dépliant ne parle que de son action  anti-ovulatoire et anti-progestative mais la progestérone sert également à maintenir l’endomètre accueillant pour l’ovocyte fécondé. Et les études scientifiques montrent qu’il n’est pas impossible que le produit puisse empêcher l’implantation dans l’utérus des produits de la conception. Nous ne sommes plus dans la contraception».

«Nous sommes entre professionnels de santé. Et l’article 9 de la loi 194 prévoit la possibilité de l’objection de conscience pour tous les professionnels de la santé » […] « Ce qui importe est l’avortement, pas la façon dont il est effectué : à une époque il y avait seulement la méthode chirurgicale, maintenant il y a aussi des méthodes chimiques et pharmaceutiques». 

Uroda évoque des «collègues qui ont été acquittés pour ne pas avoir distribué le produit.  Quant à nous, nous avons reçu une plainte qui n’a pas été suivie. Notre droit est reconnu, mais il n’a pas été « formalisé » dans la loi ». 

Mais après les décisions européennes de mettre  EllaOne en vente libre sans ordonnance, cela  » renforce notre droit d’objection  : je ne me mêle pas de l’action professionnelle du médecin mais je suis seul avec ma conscience ». 

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