Le Chili est en train de préparer une loi sur l’avortement. Cette loi prévoira une clause de conscience personnelle en faveur des médecins. Jusque là rien que de très normal : le lot de toute démocratie qui cherche à se mettre en ligne avec la doxa dominante.
Le hic c’est que le directeur du réseau de santé catholique, Ignacio Sanchez a déclaré qu’il n’y aurait pas d’avortement au sein de son réseau d’hôpitaux. Il faut savoir que le réseau de santé catholique est le réseau privé le plus important du pays et que par ailleurs il s’intègre dans la faculté de médecine de l’université pontificale, l’une des écoles de médecine les plus importantes du pays. On comprend donc l’émoi au sein du gouvernement.
Si le gouvernement prévoit une objection de conscience personnelle, il considère qu’il ne peut y avoir d’objection de la part de personne morale. Et pourquoi ? Au motif officiel qu’il y a un service public à assurer et qu’aucun hôpital ne peut s’y soustraire. Mais on connait bien le motif officieux : le monde moderne ne peut comprendre qu’une personne en charge d’une institution puisse avoir un problème moral puisqu’on ne lui demande pas personnellement de poser l’acte. Et pourtant c’est méconnaître qu’une personne en charge d’une institution peut se sentir engagée dans les orientations qui sont prises par son établissement. Et d’autant plus ici qu’il ne s’agit pas d’un problème mineur (question de vie ou de mort) et que sa responsabilité engage tout un réseau d’hôpitaux catholiques.
Nous reviendrons sur cette actualité…