La conscience existe !

A notre époque, un délai de réflexion est accordé au consommateur qui recourt à un crédit, tandis qu’il est abrogé lorsqu’une vie humaine est en jeu. L’abrogation du délai de réflexion pour les femmes désireuses d’avorter illustre la volonté délibérée d’étouffer la conscience en empêchant toute réflexion intérieure. Car ce drame intérieur est une réalité. Une femme témoignage : Ce délai de 7 jours est  « un véritable calvaire. Même si tu es sûre de ton choix, ces jours d’attente sont propices aux questionnements, à la culpabilité, tu ne peux pas y échapper ». Pour une autre, « ce furent des journées « d’insupportable attente, où l’angoisse, la culpabilité et la sensation d’emprisonnement m’ont oppressée au-delà du descriptible».   Ce « calvaire » existerait-il s’il n’y avait au fond de la conscience de chaque femme la certitude que l’acte engage la vie d’autrui, d’un innocent ?

Faire disparaitre la culpabilité, c’est tuer la conscience et toute possibilité de discernement.

Thibaud Collin observe que « la culpabilité est le fait de se sentir coupable. Or est coupable celui qui a commis une faute. Certes le sentiment de culpabilité peut parfois prospérer sans qu’il y ait eu faute objective, c’est le cas de la conscience scrupuleuse. En s’appuyant sur cette distinction, notre société s’évertue à affirmer que le sentiment de culpabilité engendré par l’avortement n’est pas causé par une réelle faute, mais par des dispositions sociales liées à une anthropologie et à une morale désuètes, aux yeux desquels l’avortement est vu comme un acte mauvais. Dès lors, tout ce qui, dans la législation ou dans le vocabulaire utilisé, pourrait rappeler un tel jugement moral doit être supprimé.

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Une des tâches majeures de notre époque est de restaurer la grandeur de la culpabilité comme signe, alerte, qu’un mal a été commis. Notre société est dans le déni du mal, mais le mal n’a pas pour autant disparu et engendre son lot de souffrance, de désespérance, de dépression. Casser un thermomètre n’a jamais fait baisser la fièvre. Comme le dit si bien Pascal : « D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et qu’un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons » (Pascal, B.80). Il ne s’agit pas d’accabler le boiteux, mais de dénoncer l’esprit boiteux qui empêche le boiteux de se voir comme tel, pour prendre les moyens de marcher droit » (voir l’ensemble du propos sur le site Genethique.org).

 

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