La courageuse initiative de Farida Belghoul (JRE https://www.facebook.com/jre2014), suivie par des parents tout aussi courageux, a suscité cette semaine une impressionnante réaction politico-médiatique. Le ministre Vincent Peillon a écrit aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement pour leur donner la conduite à tenir. Il les a invités à « se rassembler autour des valeurs républicaines », paraît-t-il attaquées. Emboitant le pas du ministre, le bruit s’est répandu à une vitesse vertigineuse, propagé par les journaux télévisés la presse et les radios que l’enseignement du genre à l’école n’était qu’une « rumeur » (sic), bien sûr infondée. L’ABCD de l’égalité n’aurait aucun rapport avec le genre et l’éducation sexuelle à l’école !
Ce tintamarre médiatique témoigne en tout cas d’un fait réjouissant : des parents sont prêts à retirer leurs enfants de l’école, lorsque celle-ci outrepasse sa mission d’instruction (et subsidiairement d’éducation) pour se substituer aux parents.
Ces derniers mois, nous avons abondamment présenté une initiative similaire de parents objecteurs en Espagne, initiée par le mouvement profesionales por la Etica sous le gouvernement Zapatero ( ici et ici ). L’enseignement du genre et l’éducation sexuelle à l’école étaient alors proposés sous la couverture d’un programme d’éducation civique. En France, l’offensive de déstructuration de l’identité des enfants progresse sous la bannière de l’égalité. Si les voies empruntées se distinguent, les finalités se conjuguent. La réaction des parents français est donc tout aussi fondée que celle des espagnols qui, massivement (55.000 parents !) avaient défendu avec fermeté leurs prérogatives, au prix des tracasseries administratives et de très nombreux procès.
Rappelons que d’après le code de l’éducation (art. L.111-2), « (…) l’Etat garantit le respect de la personnalité de l’enfant et de l’action éducative des familles ». Ce n’est semble-t-il pas l’opinion de monsieur Peillon qui, rappelons-le, estime que « l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. La religion républicaine doit ainsi, par l’école, opérer « une nouvelle naissance, une transsubstantiation ». Au vu de la conception profondément religieuse de la République défendue par le ministre, on peut légitimement s’inquiéter lorsqu’il demande aux chefs d’établissement de « se rassembler autour des valeurs républicaines ». Comme l’écrivait Thibaud Collin sur ce site, « si l’école de Monsieur Peillon se veut et se pense un pouvoir spirituel, elle ne doit plus être obligatoire sauf à risquer de violer les droits de la conscience des élèves et de leur famille ».
L’initiative du jour de retrait de l’école (JRE) est donc pleinement légitime. En altérant gravement la mission de l’école, ravalée au rang d’instrument au service de la destruction de l’innocence et de l’identité, le projet gouvernemental se heurte à la réaction massive de parents, qui ne font que revendiquer la reconnaissance de leur droit naturel à l’éducation de leurs enfants. Nous prêterons notre concours à toutes les associations de parents et aux parents eux-mêmes qui agiront en ce sens.
Joël Hautebert
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