Un appel du personnel soignant vient d’être lancé, en faveur de la reconnaissance d’une clause de conscience dans le cadre de la proposition de loi Claeys-Leonetti.
L’association Objection soutient cette initiative indispensable.
Tous les personnels de santé (médecins, infirmiers, etc.), y compris les étudiants, peuvent signer cet appel qui doit se transformer en engagement massif.
Les soignants doivent faire entendre leur voix au plus tôt.
Si vous n’êtes pas soignant, contactez votre médecin traitant et tous les personnels de santé que vous connaissez afin qu’ils s’engagent pour la liberté de leur métier au service de la vie.
Voici le texte de l’appel, publié sur le site Convergence soignants-soignés.
Chers confrères,
La proposition de loi « Fin de vie » doit être amendée pour empêcher toute forme d’euthanasie.
En tant que professionnels de santé, nous exprimons nos plus vives inquiétudes sur les dangers contenus dans la proposition de loi Claeys-Leonetti votée par l’Assemblée nationale en première lecture le 17 mars 2015.
La sédation en phase terminale visant à mettre fin à des douleurs réfractaires constitue un acte médical exceptionnel, mais légitime. Cependant, le « droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès », dans certaines des conditions prévues par ce texte, rend possible une euthanasie qui ne veut pas dire son nom, en liant obligatoirement sédation avec décès, alors que la sédation a pour but de soulager et d’apaiser dans un moment difficile. Par nature, elle est réversible, même si elle est susceptible d’accélérer le décès du patient selon le principe du double effet. Pratiquée à la suite de directives anticipées devenues contraignantes, elle deviendrait dans certains cas une réponse obligée à des demandes de suicide assisté.
Nous déclarons solennellement qu’il n’est pas dans la mission des professionnels de santé de « provoquer délibérément la mort » (cf. article 38 du Code de déontologie médicale).
L’interdit de tuer doit rester le fondement de la relation entre soignants et soignés, à la base du contrat de confiance qui nous lie aux personnes malades ou en fin de vie, en particulier les plus vulnérables d’entre elles.
Nous demandons en conséquence :
– Que le Sénat améliore le contenu de cette loi, pour lever ses ambiguïtés et réaffirmer le principe d’interdiction de donner intentionnellement la mort ;
– Qu’à défaut, une clause de conscience explicite pour l’ensemble des professionnels de santé soit votée.
Merci pour votre soutien.
Professeur Olivier Jonquet,
Médecin réanimateur, professeur à la faculté de médecine de Montpellier, et porte-parole de l’association Convergence soignants-soignés.
Docteur François Bertin-Hugault,
Médecin des hôpitaux en service de neuro-cardio-gériatrie, et porte-parole de l’association Convergence soignants-soignés.
Le formulaire de signature se trouve ici