Pas d’inclusion pour les ennemis de l’inclusivisme.

Deux événements récents viennent rappeler qu’une véritable guerre est entamée contre tous ceux qui refusent d’aliéner leur conscience sur l’autel du relativisme.

Le 17 février dernier, le rapporteur spécial à l’ONU en charge de la liberté de religion et de conviction a publié un rapport[1] qui demande entre autres à ce que l’objection de conscience soit limitée quand elle contrevient au droit des femmes ou des minorités. Rien de très nouveau, vous me direz. Le rapporteur a en ligne de mire la législation de certains Etats considérée comme accomodante en ce domaine. Et de citer l’Uruguay où 87% des soignants font objection à pratiquer l’avortement ou encore la Pologne, les Etat-Unis et le Kenya. C’est notamment l’absence de procédure de renvoi par un soignant objecteur qui est pointé du doigt (ou sa non effectivité). L’objection de conscience est définie dans le document comme une « barrière » au droit des femmes. Idem de la non coopération à la révolution anthropologique visant à détruire le mariage et la loi naturelle qui est stigmatisée comme discriminatoire. Il est intéressant de voir que ce rapport accuse les religions comme étant à la source de ces refus. C’est à la fois absurde car la raison et la loi naturelle résonne en chaque individu pour lui faire comprendre que tuer est un mal ou que copuler avec quelqu’un du même sexe ne peut permettre la reproduction du genre humain. Mais c’est également révélateur car il est vrai que face à ce matraquage idéologique il n’y a plus que les religions à défendre cette même loi naturelle. La conclusion du rapport est en faveur d’un légitime accomodement des deux types de droit : droit des femmes/droits LGBT+ vs droit à la liberté de conscience. Mais la balance étant considérée dans certains pays comme trop en faveur de la liberté de conviction, il faut forcer dans ces pays les consciences.

L’affaire récente de la CEDH est là pour montrer que là où les lois étatiques nient la liberté de conscience en faveur du droit des femmes, aucune mécanique d’accomodement n’est envisageable : deux poids, deux mesures. On voit bien que certains droits sont plus importants que d’autres. Le 12 mars dernier la CEDH a privé du droit à l’objection de conscience deux sages-femmes en Suède. La Suède est en effet l’un des très rares pays à ne pas reconnaître de droit à l’objection de conscience face à l’avortement. L’avortement est possible jusqu’à 18 semaines et porte sur un cinquième des grossesses. Un recours auprès de la CEDH avait donc été introduit par deux sages-femmes suédoises suite au refus systématique des hôpitaux de les engager, au motif qu’elles refusaient de pratiquer des avortements. Les deux sages-femmes ont alors contesté ces refus d’embauche devant les autorités judiciaires locales mais sans succès. Elles se sont alors tournées vers la Cour européenne des droits de l’homme, dont un comité restreint de trois juges a examiné leurs requêtes. La CEDH a finalement débouté les deux femmes de leur recours pour donner raison aux autorités suédoises, jugeant que l’obligation de pratiquer l’avortement poursuit « l’objectif légitime de protéger la santé des femmes qui cherchent à avorter » : l’objectif est en effet que cette pratique soit disponible sur tout le territoire suédois sachant que les sages-femmes savaient ce qu’elles faisaint en choississant cette profession. A noter que cette objection – très minoritaire – ne faisait nullement obstable au sacro-saint droit à l’avortement mais en déboutant les sages-femmes, il s’agissait de bien marquer le terrain idéologiquement parlant.

On voit donc bien que derrière les discours d’accomodements entre droits différents, on est en face d’une nouvelle forme de terrorisme international visant à contraindre les pays à adopter le totalitarisme inclusiviste avec la neutralisation des consciences qui lui est attaché.


[1] https://www.ohchr.org/EN/Issues/FreedomReligion/Pages/Annual.aspx

Publié dans : Actualités, Edito