Après de longs débats, la cour supreme des Philippines a finaliement validé en avril dernier la constitutionalité de la loi sur la santé reproductive qui donne accès aux femmes aux « services de santé reproductive » (contraception, avortement). Cette loi contient malgré des clauses qui permettent l’objection de conscience. Ainsi les personnels de santé peuvent refuser de délivrer la pilule ou de pratiquer l’avortement sur la base de leur croyances religieuses dans des situations où il n’y a pas urgence.
La liberté de conscience est même sanctuarisée à un point où seul « un danger grave et imminent envers la sécurité et le bien de la communauté pourrait justifer une atteinte à la liberté religieuse ». Tout cela est loin de plaire au lobby philippin de la santé reproductive. Un front d’associations réclame donc que la Cour suprême révise son jugement en mettant en place une pénalisation de l’objection de conscience. L’argument est désormais classique : ces clauses d’obection de conscience vident d’efficacité la loi et ne permettent pas un exercice plein et entier du droit à la santé reproductive. Ce front interconfessionnel (qui intègre notamment un groupe catholique « Voix catholiques philippines pour la santé reproductive ») est d’autant plus décidé à agir qu’ils ont pris conscience que ces clauses pourraient même permettre à un haut fonctionnaire ou à un homme politique de refuser son aide dans la mise en place de politiques de santé reproductives.