Pressions sur l’objection de conscience : exemples croate et canadien

 

Avortement en Croatie

En Croatie, alors qu’une nouvelle législation sur l’avortement est en cours d’élaboration, l’objection de conscience est au cœur du débat. Bien que le ministre de la santé, le Dr Kujundžić, ait déclaré que « tout ce qui contrevient aux principes éthiques et moraux mérite d’être condamné », il a estimé que les hôpitaux devraient faire appel à d’autres médecins lorsqu’un collègue refuse de pratiquer un avortement pour des raisons de conscience.

 

De 1993 à 2017, le nombre d’avortements pratiqués en Croatie est passé de 25 000 à 2 416. Aujourd’hui, environ 60% des gynécologues refusent de pratiquer des avortements.

 

Le docteur Ujevic ne comprend pas qu’on lui reproche de refuser de pratiquer des avortements. « Pourquoi les gynécologues seraient-ils obligés de pratiquer des avortements ? », s’offusque Boris Ujevic, qui exerce à l’hôpital public de l’Esprit-Saint à Zagreb. « Pour moi, il s’agit d’une question morale », explique le médecin qui invoque l’ »objection de conscience » que lui accorde la loi depuis 2003. A l’hôpital du Dr Ujevic, aucun gynécologue ne pratique l’avortement, ce qui était loin d’être le cas quand il a commencé à y travailler il y a plus de 20 ans. Quatre autres hôpitaux publics du pays (sur 27) sont dans ce cas, selon une étude de la télévision privée RTL. Six gynécologues sur dix exerçant dans le public refusent désormais ce geste.

 

Euthanasie au Canada

La minorité de médecins qui est prête à poser un acte d’euthanasie se trouve bien seule et veut désormais passer la vitesse supérieure en poussant la majorité qui rechigne à emboiter le pas Pour ce faire il faut opérer une révolution dans les consciences et transformer une réticence naturelle en un acte de discrimination. Ainsi le Dr Alain Naud qui fait partie de ces quelques médecins trouve inhumain que des médecins, des établissements de santé et des maisons de soins palliatifs imposent leur idéologie à des malades qui réclament l’aide médicale à mourir. Pour lui, c’est comme dire aux patients : « vous mourrez comme je veux que vous mouriez ». Selon lui il faut donc adopter un comportement neutre ouvert à une potentielle demande d’aide à mourir.

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