Sédation terminale et objection de conscience

Les députés PS Alain Claeys et UMP Jean Leonetti qui sont chargés de faire des propositions concrètes avant la rédaction d’un texte de loi sur la fin de vie viennent de recevoir le rapport du Comité consultatif national d’éthique rendu public ce jeudi.

A défaut de légaliser l’euthanasie ou l’assistance au suicide, le projet prévoit la possibilité de légaliser une sédation terminale. Il s’agirait d’endormir le patient en fin de vie et ce de manière irréversible, le geste provoquant la mort à plus ou moins long terme. Certes le geste a l’intention de soulager la douleur mais il produit à coup sût la mort, ce qui est très différent du cadre actuel : la loi Léonetti permet en effet une sédation qui vise à soulager la douleur mais qui reste toujours réversible. Dans le cadre actuel, c’est finalement la gestion du réveil qui est en cause. La solution aurait pu être celle d’une amélioration et d’une meilleure maîtrise des techniques de sédation mais le choix qui est fait est évidemment plus simple. En provoquant une sédation mortelle, toute difficulté est « réglée ». Si le seul principe peut choquer, les dérives risquent d’être nombreuses, toujours au titre de cette humanité qui se permet de juger de la qualité de vie de la personne.

Euthanasie déguisée, les débats tournent également de la possibilité d’une clause de conscience. Le Conseil de l’ordre ainsi que le député Jean Léonetti y sont favorables mais cela est loin de faire l’unanimité au sein du CCNE. Ainsi le docteur Régis Aubry  : « Au nom de quel principe la conscience d’un médecin devrait-elle empêcher la sédation de la souffrance d’un malade ? C’est même le contraire au devoir d’un médecin. Ceux qui comparent cela avec l’IVG  où il est possible de refuser de la pratiquer, se trompent parce que cela n’a rien à voir ».

Publié dans : Actualités, Santé