Le refus de l’hôpital catholique saint Augustin de Diest (cf brève du 2 janvier 2016) qu’une euthanasie soit pratiquée dans ses propres locaux a créé une large polémique sur l’objection de conscience en Belgique.
Le nouveau primat de Belgique, Mgr de Keser a notamment déclaré dans un entretien au quotidien Het Belang van Limburg que les hôpitaux catholiques avaient le droit de refuser de pratiquer l’avortement ou l’euthanasie. « Je peux comprendre que quelqu’un qui a un mode de vie laïque n’éprouve pas de problème à ce sujet », explique Jozef De Kesel dans les pages du journal limbourgeois. « Mais du point de vue de ma foi ce n’est pas évident. Je pense que j’ai le droit de dire cela, et davantage encore : je trouve qu’au niveau institutionnel nous avons aussi le droit de décider que nous n’allons pas pratiquer l’euthanasie et l’avortement. Je pense notamment aux hôpitaux catholiques. »
Les propos n’ont pas manqué de faire réagir en Flandre. Le président de la Commission fédérale Euthanasie, Wim Distelmans, sur la VRT, trouvait par exemple étrange « que Monseigneur De Kesel estime que les hôpitaux aient le droit d’adopter leur propre point de vue moral, alors qu’ils sont des institutions publiques ». Le professeur a qualifié les déclarations de Jozef De Kesel de « faux pas » et espère que le nouvel archevêque « en restera là ».
Pour « clore » un débat qu’il estime infondé, le site Kerknet réaffirme lundi que les hôpitaux catholiques ne sont pas tenus d’assurer l’euthanasie. Il en tient pour preuve le rapport parlementaire concernant le projet de loi relatif à l’euthanasie. A la page 178 de celui-ci, est déclaré que « les établissements de soins auront, après l’entrée en vigueur de la loi en projet, la possibilité de refuser de collaborer à la pratique de l’euthanasie et que dès lors, les établissements pourront également choisir de ne pas pratiquer l’euthanasie pour des raisons de principe ».
Preuve pour Tommy Scholtès, porte-parole de la conférence épiscopale, que même si les institutions catholiques ne permettent pas l’euthanasie en leurs murs, elles respectent pleinement la loi. Pour Kerknet, « la loi ne crée par un droit fondamental à l’euthanasie. Elle se limite à la dépénaliser, et à permettre aux médecins de l’effectuer dans des conditions légales ».